Un atelier participatif pour imaginer demain.
Il y a quelques jours, j’ai participé à un atelier participatif autour de la fresque des nouveaux récits, chez Code O, café zéro déchet à Lorient.
C’est ce terme récits qui a attiré mon attention lorsque j’ai vu le post passer sur un réseau social. J’y ai immédiatement projeté un nouvel imaginaire, de nouveaux rêves et projets. Je me suis inscrite, sans savoir à quoi m’attendre, curieuse de tenter l’expérience.
Et pendant trois heures, avec Maureen animatrice bénévole, nous avons exploré les blocages actuels, identifié des alternatives et commencé à imaginer collectivement de nouveaux récits de transition écologique. Nous étions 8, de 25 à 72 ans, plutôt déjà sensibilisés à la question. Nous nous sommes partagés en 2 groupes de 4 pour écrire nos récits.
L’expérience fut stimulante et porteuse d’espoir. Ce qui montre à quel point créer des utopies réalistes peut devenir un moteur d’action face au réchauffement climatique.
Une première partie d’atelier pour faire le point
Identifier les verrous qui freinent la transition écologique
La première étape de l’atelier consistait à identifier les verrous sociaux et culturels qui empêchent l’émergence d’un nouveau récit collectif pour un futur durable :
– La compétition comme norme sociale, à laquelle on peut opposer la coopération et la confiance.
– Les limites planétaires et les planchers sociaux qui nécessitent un point de bascule vers un nouveau paradigme.
– L’American way of life et la consommation illimitée auxquels on peut opposer la convivialité et l’authenticité des relations humaines.
– La division sociale contrebalancée par un modèle inspirant comme le donut de Kate Raworth , qui relie justice sociale et respect des limites planétaires.
– L’immobilisme, que nous pourrons dépasser grâce à un optimisme actif et de nouvelles pistes d’action concrètes.
Prendre conscience des trois récits qui coexistent aujourd’hui
Les participants ont ensuite exploré les trois récits dominants face aux bouleversements actuels :
1. Le déni : continuer comme si de rien n’était, comme d’habitude.
2. La grande désintégration : le récit de l’effondrement et du « tout est foutu », à quoi bon.
3. Le changement de cap : inventer des récits alternatifs et porteurs d’avenir.
C’est ce troisième récit qui était au cœur de l’atelier : imaginer des récits de transition capables de donner envie d’agir et d’espérer.
Fabriquer des utopies réalistes pour la transition
Créer une société différente commence par l’imaginer. Comme le rappelle Cyril Dion : « Créer une société différente, c’est déjà l’imaginer » .
En équipe, nous avons construit un scénario en quatre étapes, de 2025 à 2035, pour projeter un futur où coopération, sobriété et convivialité remplacent compétition, surconsommation et isolement social. Le temps était compté, la créativité boostée et sous pression… Chaque groupe a ensuite restitué son récit, sous forme d’une lecture collective, ponctuée de rires : « Sans voiture Simone » ou le récit d’une ville vélo, « Le verger de Pépin » ou le récit d’une ville jardin nourricière.
Une expérience motivante, mais fragile
Participer à cette fresque a été à la fois rassérénant et motivant. L’énergie du groupe et la richesse des échanges apportent un souffle d’optimisme. Mais une fois l’atelier terminé, difficile de ne pas ressentir à nouveau le poids des incertitudes.
L’enjeu est donc de laisser infuser ces nouveaux récits dans notre quotidien :
– Imaginer des alternatives locales et concrètes.
– Partager nos visions pour cultiver une imagination collective.
– Pratiquer un optimisme actif pour convaincre les indécis.
Chacun d’entre nous peut contribuer à cette mutation en incarnant au jour le jour des utopies réalistes, qui respectent à la fois les humains et la planète. Je vous invite à découvrir cette fresque, et si cela vous plait, vous pouvez aussi vous engager plus en avant en devant également animateur bénévole.
BONUS : le TEDIx de Kate Raworthà propos de la Théorie du Donut.