Ce que j’ai compris en lisant Ken Kesey et comment cela me sert en communication.
Je ne suis pas tombée sur Et quelquefois j’ai comme une grande idée par hasard.
Je l’ai découvert grâce à l’un de mes éditeurs favoris, Monsieur Toussaint Louverture.
Si vous ne connaissez pas encore cette maison d’édition, je vous invite à plonger dans leur catalogue : chaque livre y est un monde à part, une claque, une promesse tenue.Il y a quelques années, c’est la promesse de Kesey que j’ai ouverte.
Une chronique américaine au cœur des forêts d’Oregon. Une fresque familiale qui sent la boue, le bois humide. Une histoire aux silences pesants. Si l’histoire en elle-même m’a bouleversée, la manière dont elle est racontée m’a totalement scotchée.
Un roman, plusieurs voix (parfois dans la même phrase)
Dans Et quelquefois j’ai comme une grande idée, le lecteur ne suit pas un narrateur, mais plusieurs.
Et souvent, la narration bascule sans prévenir, au milieu d’un paragraphe, d’une pensée, d’un souvenir. On passe du père au fils, du présent au passé, de l’extérieur à l’intérieur d’un personnage… sans transition.
C’est compliqué au début, ça désoriente.
Et puis on comprend : c’est précisément cette polyphonie qui rend le roman si vivant, si brut, si complexe. Kesey ne « raconte » pas une histoire, il la fait vivre à travers des points de vue.
En communication, en conception-rédaction, c’est pareil : le point de vue change tout.
Ce que Kesey m’a appris
Dans mon métier, j’entends maintenant souvent cette phrase : “On veut raconter notre histoire.”
La question qui me vient tout de suite, c’est : à travers quel regard on va la raconter, et à qui on s’adresse.
Parce que la même information, vue depuis la direction, les équipes, les partenaires ou les clients…ne produira pas le même effet, ni la même émotion.
Exemple concret
Une entreprise veut communiquer sur un changement de direction stratégique.
– Point de vue « institutionnel » :
“Notre croissance à deux chiffres nous pousse à renforcer notre présence sur de nouveaux marchés.”
– Point de vue « terrain / équipe » :
“Ce virage, c’est aussi une chance de mieux travailler ensemble, avec plus d’agilité et de sens.”
– Point de vue « client » :
“Concrètement, ce changement signifie plus de clarté dans vos offres, des délais raccourcis, et un suivi personnalisé.”
C’est la même réalité, à travers trois regards. Ce sont trois manières de créer de la confiance (ou non).
Savoir changer de point de vue, c’est stratégique
Dans Et Quelquefois j’ai comme une grande idée, c’est une somme de perceptions qui émerge, au-delà d’une vérité factuelle. C’est justement cette complexité qui est riche de sens.
En communication aussi, il faut savoir sortir de soi-même pour voir à travers les yeux de l’autre.
Ce que ça implique dans la rédaction :
– Observer et connaître sa cible avant de s’exprimer.
– Adopter sa vision du monde, ses priorités, ses doutes.
– Écrire à partir de ce qui compte vraiment, pas de ce qui est facile et évident.
En conclusion : adoptez le bon point de vue … et ce n’est pas toujours le vôtre
Kesey m’a appris que le vrai message naît parfois du croisement des regards.
Et aujourd’hui, que je rédige une page « à propos », une newsletter, que je conçois un plan éditorial ou un naming, je garde toujours cette question en tête : à travers quels yeux est-ce que je raconte l’histoire /l’entreprise ? Et quelle relation cela crée-t-il avec le lecteur / le client ?
Parce qu’en communication comme en littérature, ce n’est pas uniquement ce qu’on dit qui compte. C’est la manière dont l’autre le perçoit.
Envie de faire ce travail de regard à deux ?
Je vous aide à trouver le bon point de vue, pour mieux structurer vos messages.
Et faire de votre communication un récit juste et authentique, fluide et humain.
→ Discutons-en autour d’un café. Ou d’un livre.
Et quelquefois j’ai comme une grande idée (titre original : Sometimes a Great Notion) est le deuxième roman de l’écrivain américain Ken Kesey (1935-2001), paru en 1964, après Vol au-dessus d’un nid de coucou publié en 1962.
Son premier roman est adapté au cinéma en 1975 par Miloš Forman sous le même titre, Vol au-dessus d’un nid de coucou, et interprété par Jack Nicholson et Louise Fletcher. Il a également été adapté pour le théâtre par Dale Wasserman.
Et quelquefois j’ai comme une grande idée (roman) est adapté au cinéma par Paul Newman sous le titre Le Clan des irréductibles (1970).